Avant 1920

2,5 milliards d'années avant aujourd'hui

La formation de la faille de Cadillac est le résultat de la circulation de fluides magmatiques hydrothermaux le long de grandes fractures dans le Bouclier canadien. D'une longueur de 160 km, elle s'étend de la frontière avec l'Ontario, passe par la région de Rouyn-Noranda et se prolonge jusqu'à l'est de Val-d'Or.

2280 av. J.-C

Des êtres humains foulent le sol de ce qui deviendra plus tard la Ville de Rouyn-Noranda. Des pointes de flèches de type Brewerton témoignent de leur présence sur un site archéologique situé dans la partie nord du lac Opasatica. Il s'agit du deuxième site archéologique le plus ancien en Abitibi-Témiscamingue après celui de Taschereau.

Depuis 2280 av. J-C.

Depuis près de 4000 ans, et encore aujourd'hui, les Premiers Peuples habitent le territoire de la Ville de Rouyn-Noranda. Bien qu'il soit probable que les premiers humains du territoire soient les ancêtres des Anicinabek actuels, les archéologues soutiennent que c'est seulement vers l'an 1000 après J.-C. qu'il est possible d'affirmer que les groupes en place étaient des Anicinabek.

1686

Guidés par des Autochtones, Pierre de Troyes, dit chevalier de Troyes, et une centaine d'hommes sont officiellement les premiers Européens à traverser à la fin de mai le territoire de la future Ville de Rouyn-Noranda. Ils souhaitent déloger les Anglais de la baie d'Hudson, et pour ce faire, ils décident de passer en canot par l'intérieur des terres afin de les surprendre. Dans leur périple, ils remonteront la rivière des Outaouais à partir de Montréal, chemineront par le lac Opasatica, le lac Dasserat et le lac Duparquet pour enfin continuer leur route par le lac et la rivière Abitibi.

Itinéraire de l’expédition du chevalier de Troyes de Montréal à la baie James. https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/les-explorateurs/pierre-de-troyes-1686/.
1763

Adoptée le 7 octobre, la Proclamation royale définit le cadre administratif et juridique des territoires cédés en Amérique du Nord par la France à l'Angleterre en vertu du traité de Paris. Les frontières de la province de Québec sont alors limitées aux terres colonisées de la vallée du Saint-Laurent et de la rive nord de la baie des Chaleurs. Les autres territoires, dont ceux de la future Ville de Rouyn-Noranda, sont réservés aux peuples autochtones. Au Canada, les Premières Nations considèrent la Proclamation royale comme un texte fondateur leur garantissant des droits territoriaux. À cet effet, la Proclamation royale est mentionnée dans la Charte canadienne des droits et libertés, elle-même enchâssée dans la Loi constitutionnelle de 1982.

1774

L'Acte de Québec adopté par le parlement anglais qui modifie le cadre administratif et juridique du territoire nord-américain permet l'agrandissement de la province de Québec. Le Québec comprend maintenant le Labrador, l'île d'Anticosti, les Îles de la Madeleine et la partie nord-ouest du « Territoire des Indiens » créé par la Proclamation royale de 1763, incluant le territoire de la future Ville de Rouyn-Noranda situé au sud de la ligne de partage des eaux.

1791

L'Acte constitutionnel adopté par le parlement anglais modifie les frontières de la province de Québec définies par l'Acte de Québec de 1774 en divisant son territoire en deux entités politiques : le Haut-Canada (aujourd'hui l'Ontario) et le Bas-Canada (aujourd'hui le Québec) qui inclut le territoire de la future Ville de Rouyn-Noranda situé au sud de la ligne de partage des eaux.

1884

Comme plusieurs missionnaires avant lui, le Père Charles-Alfred-Marie Paradis, oblat de Marie-Immaculée, traverse la partie ouest de l'éventuel territoire de Rouyn-Noranda pour passer du lac Témiscamingue au lac Abitibi par l'entremise des voies d'eau. Tenant un journal illustré, il a laissé à la postérité des dizaines d'aquarelles faisant état du territoire à cette époque.

La montagne des Sorciers (le mont Kanasuta). Aquarelle tirée de De Témiskaming à la Baie-d'Hudson. Rapport de mission du Père Charles-Alfred-Marie Paradis O.M.I remis à l'honorable Sir Hector Langevin, ministre des Travaux publics du Canada, 1884.
1889

Ignace Tonéné, aussi connu sous le nom de Maiagizis, est le premier résident connu de Rouyn-Noranda. Il s'installe cette année-là avec sa famille entre le lac Opasatica et le lac Dasserat. Possédant du matériel agricole et des semences, il peut être considéré comme le premier agriculteur de la ville. Cet homme d'origine autochtone sera aussi employé de la Compagnie de la Baie d'Hudson, chasseur et prospecteur. Décédé en 1916, Ignace Tonéné fut inhumé près du mont Kanasuta, à la frontière du Québec et de l'Ontario.

Ignace Tonéné en 1909. Photo de William John Winter, British Library, Digitised Manuscripts, HS85/10/21122.
1898

Le 13 juin, le gouvernement du Canada, répondant à la demande du gouvernement québécois, adopte une loi qui intègre au Québec le territoire d'Abitibi ainsi que la portion de territoire comprise jusqu'à la rivière Eastmain. La partie de Rouyn-Noranda située au nord de la ligne de partage des eaux et qui correspond au secteur des lacs Labyrinthe et Dasserat et de la rivière Kanasuta fait dès lors partie du Québec.

1905

Le premier poste de traite et magasin général sur le territoire actuel de Rouyn-Noranda est construit par la compagnie française Revillon Frères à la baie Des Groseillers à la tête du lac Opasatica. Ce point d'approvisionnement, surnommé « Frog Town », est situé à proximité d'un chemin de portage franchissant la ligne de partage des eaux entre le bassin hydrographique de la baie James et celui du fleuve Saint-Laurent. En opération pendant environ 5-6 ans, ce poste servait à ravitailler les prospecteurs et les Anicinabek en marchandises diverses.

Le poste de traite de Revillon Frères au lac Opasatica en 1912. G. B. Hull, Exploration of Northern Part of Quinze Expanse Basin, 1912.
1906

En juin, Auguste Renaud et Alphonse Ollier, deux prospecteurs de Ville-Marie, repèrent une veine d'or aux abords d'un lac situé au nord-ouest des collines Kekeko dans le canton Beauchastel qu'ils nomment lac Fortune. Il s'agit alors de la première découverte d'or en Abitibi-Témiscamingue.

1909

Dans la tradition orale, on raconte que le trappeur Daniel MacKimoot et son frère Isaac, tous deux de Winneway (Long Point), posent des pièges à proximité du lac Osisko. La rareté des fourrures les avait poussés jusque-là, assez loin de leur communauté. Ils y découvrent un morceau de roche jaune qui brille au soleil. Ils avaient entendu des histoires de prospecteurs d'or ou de cuivre, mais ils ne savaient pas trop quelle valeur pouvait avoir leur découverte. Ils ont rapporté la pierre trouvée dans leur communauté pour la montrer à quelques personnes. Il semble clair pour les gens de Winneway que Edmund Horne a eu vent de cette information d'une manière ou d'une autre.

1911

Un premier bureau de poste est ouvert au lac Renaud par un certain G. B. La Forest. En opération pendant environ cinq mois, il devait desservir les prospecteurs et les Autochtones fréquentant les lieux.

Edmund Horne, un vétéran prospecteur du Nord-Est ontarien, repère une minéralisation aurifère intéressante en bordure de la rive nord du lac Osisko. Il revient dans ce secteur en 1914 et 1917 pour poursuivre ses recherches. Cette découverte est l'origine de la mine Horne.

Edmund Horne lors de l’un de ses voyages en canot vers le canton de Rouyn entre 1911 et 1920. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Rouyn-Noranda.
1917

Edmund Horne réunit un groupe d'investisseurs de la localité ontarienne de Haileybury, connu sous le nom de Lake Tremoy Mining Syndicate, pour financer des travaux d'exploration plus poussés dans le secteur du lac Osisko (alors connu sous le nom de lac Tremoy) où il a mis au jour un indice de minéralisation. L'analyse des échantillons ramenés par Horne indique de bonnes teneurs en or.

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